Sunday, February 28, 2010

Inutile

Petits,
en mouvement perpétuel
Sans but – une existence inutile
Parasites
Ni vents, ni marées
Tremblements parfois
Tristesse noyée
Dans le mouvement

Friday, February 26, 2010

dormir debout

Des grands vents ont remué les entrailles du monde
toute la nuit
blottie dans ses bras, je me suis endormie
le vent toile de fond.

Voile grise couvrait le ciel
Ce matin
Le vent du Nord n’avait pas perdu son souffle
Nomade parmi des arbres enracinés profondément en hiver
Essayant d’arracher la voile

À force de persévérer
Bleu est tombe du ciel
Et Soleil a montré son visage souriant

Ce n’est pas pour autant que le vent a cessé de bercer la ville
Bercée je suis dans ses bras avant de m’endormir encore
Abandonnant tout espoir de m’échapper
de ce rêve

À dormir debout.

Thursday, February 25, 2010

Grisaille et papillons

Comme les papillons, désespérément, les flocons sont attires par les réverbères
Dans les rues, je marche sans destination … motivation inexistante dans la vie

Que ferais-tu si c’était ta dernière semaine, m’a-t-elle demandé
Mais je sais bien que nous n’avons pas le sursis d’une dernière semaine,
clémence du ciel, du sort, d’un Dieu quelconque
pour mettre de l’ordre dans cette vie
c’est ainsi que naissent les dettes

la peur rend malheureux
les attentes misérable

la combinaison de deux?
Mort vivant.

C’est la grisaille qui m'est tombée dans l'âme

Thursday, February 18, 2010

La grisaille de Dieu

Ce matin, Dieu cassait la grisaille
Par moments, Il plongeât son regard bleu dans les trous

toc-toc pause-regard-pause toc-toc pause-regard-pause

Pas très motivé Dieu aujourd’hui. Paresseux, comme d’habitude.

Je ne sais pas vous, mais moi quand je Le vois ainsi, je sais qu’Il s’apprête à faire des choses : Il commence par briser la grisaille et ensuite Il s’en prend à l’ennui, au sien. Du nôtre, Il s’en fiche, comme c’est bien connu. Il met en scène des drames, des spectacles – nous en sommes les marionnettes. Il lance des défis et Se dégrise en nous regardant agir.

Vers midi, Il avait presque fini avec le ciel et parce que le spectacle dont j’étais la marionnette n’était pas assez haut en émotion, Il m’a cassé une illusion.

Dieu, j’ai le devoir de Vous informer, au cas où Vous êtes passé outre, que par la suite, je n’ai pas été triste… mais pas du tout

même en hiver je préfère l’ivresse du vin à celle des illusions.

À bon entendeur, salut!

Wednesday, February 17, 2010

Le café du jour

C’est toujours habillée d’un sourire et ayant un joyeux bonjour sur les lèvres, que je vais au petit bistro d’en bas. Presque jamais seule, car j’y vais soit pour payer une dette… sociale, soit pour écouter une confession demandée ad hoc.
Aujourd’hui, je suis allée prendre un espresso, seule, au grand étonnement du personnel du bistro.

J’ai bu mon café en savourant le moment : grisaille dehors, sourire dedans. Au retour, je me glisse dans l’ascenseur au dernier moment avant la fermeture des portes. Un jeune élancé ferme impatiemment les portes, tout en déroulant le foulard qu’il porte autour du cou. Ensuite, avec des gestes plus brusques encore, il enlève son manteau.

En le regardant, je pense amusée que s’il continue ainsi jusqu’au 15e, je serais obligée de lui mettre de l’argent dans sa petite culotte et que je risque de ne pas en avoir assez. Quoique, je ne connais pas les tarifs des go-go boys, n’ayant aucun intérêt pour la chose.

Il descend au deuxième étage et je ris de bon cœur de mon manque de bienséance.

Rire de rien fait du bien

Tuesday, February 16, 2010

Le lecteur du midi

Pour la deuxième journée de suite je le vois marchant absorbé, entier dans son livre
Le titre du livre je l’ai lu lors de notre première rencontre : JESUS – en majuscules comme il se doit pour un si important personnage, Jésus, je veux dire, pas le lecteur dont je vous parle…

Il était à la moitié du livre hier, il y était au même endroit aujourd’hui. Signe sûr que le Jésus en question lui donne du travail… ou qu’à la moitié du livre Jésus est tout entier, que c’est à ce moment-là que ses forces ont atteint leur apogée. Sinon, comment interpréter la chance du lecteur : marcher tout en lisant tranquillement dans une ville paisible comme la nôtre?! Personne pour l’apostropher, entouré des gens assez gentils pour lui faire de la place sur le trottoir – achalandé à l’heure du midi…

J’ai regardé attentivement le lecteur : dans la cinquantaine, figure figée dans un malheur… cherche-t-il l’immortalité ou des réponses à des questions rhétoriques en se liant d’amitié avec le dit Jésus?

J’aimerais bine lui dire qu’une bonne partie des ces réponses il le trouverait en dedans… mais je me tais, c’est ce qu’on attend de tout être convenable dans cette société, n’est-ce pas?

Et si j’oublie que je suis adaptée?